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Le baby-sitting virtuel : évolution ou aberration ?


Je vais commencer par un petit commentaire sympathique : « mais quelle horreur ce truc ! ».

Je viens de découvrir une application permettant de faire du baby-sitting virtuel, la fin du contact humain entre un enfant et une vraie personne en chair et en os. Vous constatez que j’ai répondu à la question posée dans le titre de cet article. Fort heureusement, les experts vont en ce sens également. Mais pas tous non plus.

Voici de quoi il s'agit, vous aurez votre propre avis, n'hésitez pas à le partager sur le site...

J'ai toutefois une certitude : ce mode de garde interactif ne peut pas convenir aux intervenantes qui ne seraient pas membres de la famille d'une part, ni aux missions de plusieurs heures. En effet, quelles activités pouvez-vous faire avec ces jeunes gens, notamment si vous souhaitez briser la glace avec les enfants parce qu'ils en sont pas disposés ou qu'il s'agit d'une toute nouvelle mission ?

Le scénario de cette situation

Un samedi après-midi, une maman que nous appellerons Lucie, est seule à la maison avec son fils de près de 4 ans. Elle veut travailler sur sa start-up de vêtements pour femme pendant qu’elle a une inspiration, et appelle sa sœur pour lui demander si cela ne la dérangerait pas de faire du baby-sitting et jouer avec son neveu pendant 1 heure de temps.

La sœur de Lucie se sent bien entendu obligée et passe 1 heure de temps à chanter et danser avec son neveu via cette application. La maman a travaillé pendant que son fils était assis à côté du canapé en train d'interagir avec sa tante via un iPad.

Certains parents pourraient opter pour ce mode de garde s'ils ne pouvaient trouver une professionnelle ni dans leur quartier, ni dans leur ville, et que les grands parents des enfants n'étaient pas à proximité de leur domicile. Il pourrait être tentant de demander l'aide des grands-parents même si une agence en ligne vous communiquait une liste de candidates correspondant parfaitement à vos critères, pour économiser de l'argent. Mais les grands-parents respectent rarement les règles parentales...

Le baby-sitting virtuel serait une arme secrète

Pour cette maman 3.0, une application de ce type est une arme secrète. Elle permet à des parents ou à des amis de faire du babysitting et de divertir l’enfant pendant que vous vous affairez à une autre tâche. A ma grande surprise, Lucie est loin d’être l’unique parent à demander du baby-sitting virtuel. Dans un monde où beaucoup d’individus vivent physiquement loin de leurs propres parents, ces parents intelligents de jeunes enfants utilisent depuis longtemps des applications pour échanger par visio depuis leur ordinateur, ou par des appels téléphoniques gratuits via des applications passant même dans des lieux où le réseaux n’est pas très bon.

Comme les téléphones intelligents - vous savez, les Smartphones ! - sont dotés d'applications d'appel vidéo et sont devenus omniprésents chez les jeunes parents, l’interaction avec les appels vidéo sont devenus plus courants. Saviez-vous qu’en 2 ans, la proportion de propriétaires de Smartphones qui utilisent la visio (les appels vidéo) a triplé ?

En conséquence, de plus en plus de parents de jeunes enfants utilisent des applications d'appel vidéo pour leurs enfants. J’ai lu sur un blog que des mamans très occupées à faire du repassage, et donc avec peu de temps pour s’occuper de leur jeune enfant, utilisent avec avidité ces applications, pour que la grand-mère divertisse virtuellement son petit-fils. Pendant ce temps, elle peut avancer sur ses tâches ménagères, tout en gardant un œil ponctuel sur l’enfant.

Ha, bien sûr, il ne s’agit pas non plus de laisser son enfant seul à la maison avec un baby-sitting virtuel ! Du moins j’espère que cela ne leur viendrait pas à l’esprit ! L’idée, vous l’aurez comprise, est de demander à leur famille et à leurs amies de s’occuper d'un petit enfant de 4 à 5 ans en mode vidéo, pendant de courtes périodes, afin que les mamans puissent être plus productives, se concentrer plus librement sur une tâche telle que cuisiner, et sortir de la pièce pendant quelques instants pour s’assurer simplement que tout va bien. En d'autres termes, pour les parents qui n’auraient personne à proximité pour solliciter une garde à la dernière minute, la technologie serait un bon complément.

Les avis d’experts de la petite enfance

Certains considèrent cette approche comme un pas en avant. Le fait de ne pas placer ses enfants devant la télévision, ou en les occupant avec une tablette, leur semble positif. Toujours selon ces parents dont j’espère l’éducation plus que virtuelle, les applications d'appel vidéo permettent une interaction humaine implicite. Je ne suis pas convaincue.

Les experts de la petite enfance, cependant, notent que ce type de baby-sitting virtuel fournit surtout aux parents un faux sentiment de sécurité. Il ne remplace pas la garde physique des enfants, ni la supervision en personne. Ils soulignent par ailleurs que les enfants de tous les âges peuvent se divertir dans un endroit sûr (comme un parc par exemple) pendant le temps où un parent devrait faire la lessive, prendre une douche, taper des courriels ou cuisiner le dîner.

Une pédiatre rajoute même que l’art de traiter l'ennui avec la non stimulation directe est une compétence exquise que les enfants ont besoin de développer. Ces applications éloignent de cet objectif.

Bien entendu, vous trouvez toujours quelques spécialistes pour soutenir que ce type de prestation par visio-conférence constitue un excellent moyen d'impliquer des parents éloignés dans la vie quotidienne d'un enfant. Sachant que demain des consultations médicales se feront à distance, pourquoi pas la garde d’enfant.

Il faudra par contre m'expliquer comment il est possible de mettre en place une activité à distance pour jouer avec l'enfant, notamment lors du premier jour de mission... J'ai interviewé 6 professionnelles qui m'ont communiqué leur méthode pour briser la glace en ce premier jour dans une nouvelle famille, et les activités ne sont pas compatibles avec ce mode de garde, qu'elles soient créatives ou juste extérieures.

Pouvons-nous imaginer que ses applications vont générer dans le futur de nouveaux jobs étudiants ? Doivent-elles être acceptées comme une évolution de l’apprentissage de l’enfant, que le contact humain est dépassé, ou du moins considérer comme normal qu’il soit moins présent face à la technologie ? Voici beaucoup de questions qui vont créer des clans avec des avis différents !