Ce que Juliette décrit est familier à de nombreux professionnels de la garde après l'école. Elle expose 3 défis dans le cadre de ses missions, au cours d'une interview que j'ai pu mener. C'est donc à travers son discours, livré ici sans retenue d'aucune sorte, qu'elle nous parle de son expérience, de ses réflexions et prodigue ses conseils à toute intervenante à l'écoute.

A 47 ans, elle possède environ 15 ans d'expérience avec les enfants.

Accepter trop de missions

Quand j'avais le statut de travailleur indépendant et que je facturais moi-même les familles, je trouvais la combinaison intéressante. En effet, ce statut me permet de dire oui à toutes les propositions, avec toutefois la nécessité d'accepter un peu tout et n'importe quoi en termes d'horaires. Finalement, avant de travailler avec une agence en ligne, je me retrouvais parfois avec peu de gardes, et à d'autres moments avec beaucoup trop.

Avec Happysitters par exemple, tout est géré par l'équipe administratrice, et le flux est tout à fait acceptable. C'est d'ailleurs une sécurité pour les familles également.

Ceci dit, l'avantage d'être indépendante est de choisir sa vie et les familles. J'avais la liberté de faire plus ou moins, et de le faire comme je l'entendais.

Si j'occulte tout ce côté technique, ce que je préfère dans mon choix de vie professionnelle, ce sont les enfants. Ils sont très amusants, intéressants et font très souvent preuve de gentillesse envers moi.

Des activités de haute qualité

J'ai longtemps pensé et à tort, qu'une prestation de qualité était le résultat final. En fait, ce n'est qu'un moyen. J'ai compris avec le temps, que l'enfant a des besoins holistiques, et qu'il ne s'agit pas de choisir une activité chère pour qu'elle soit idéale.

J'ai compris que c'est la totalité des expériences d'apprentissage et de gardes après l'école, qui doit être considérée, notamment la façon dont la professionnelle interagit avec les enfants.

Les enfants ont besoin d'expériences vécues, ce qui implique de les sortir après l'école, en particulier dans un environnement où la nature offre sa générosité. Même dans les grandes villes comme Lyon et Paris, de magnifiques parcs sont accessibles. Il n'est pas besoin d'exercer à la campagne pour cela.

Ce contact avec l'extérieur et le jeu est important pour leur santé, leur bien-être, leur capacité à devenir indépendants et à résoudre leurs problèmes.

La communication avec les parents

Les parents connaissent mieux que quiconque leurs enfants. Leurs valeurs et leurs attitudes font une grande différence dans la façon dont les enfants évoluent durant le temps préscolaire comme périscolaire, sans parler du comportement à l'école.

Pour faire un lien avec ce que je disais précédemment, fort heureusement beaucoup de parents sont très favorables aux jeux extérieurs avec la garde de l'enfant, surtout si l'activité est utile : il aide au jardinage par exemple. Mais bon, toutes les intervenantes ne sont pas prêtes à ce type de tâches non plus.

Faire progresser scolairement l'enfant

La communication avec les parents porte sur un autre point : l'enseignement d'une matière ou d'une langue étrangère. L'agence remarque que de plus en plus de famille habitant à Paris principalement, voire à Vannes, recherchent à faire garder leur enfant après l'école par une intervenante capable de le faire progresser scolairement. Les contraintes sont variables, mais cette demande est régulière.

Si je veux bien mettre de côté ce choix élitiste, il est vrai que l'enfant va apprendre beaucoup de vous. A condition de respecter son âge et son niveau. Et sans doute quelques limites exprimées par l'enfant lui-même. Quoi qu'il en soit, même une étudiante avec ce nouveau job va devenir son modèle : à vous de lui apporter matière à progresser par l'exemple.

Juliette m'a confiée à titre de conclusion, espérer une France où la garde périscolaire ne serait plus considérée comme du baby-sitting avec un grand nombre d'enfants. Parfois, il serait encore confondu temps d'apprentissage périscolaire avec garde d'enfant après l'école.